Les causes des arrêts de grossesse : les comprendre pour mieux les traverser

Femme traversant un arrêt de grossesse, entre émotions et reconstruction du corps et du mental

"Mon corps n'est pas capable." Cette phrase, je l'ai répétée sans arrêt après mes premiers arrêts de grossesse. Aujourd'hui, avec du recul et une meilleure connaissance du fonctionnement du corps, je peux te dire : non, tu n'as pas échoué. Et non, ton corps non plus. Il a juste réagi, cherché à te protéger, fait ce qu'il savait faire : préserver en priorité ton équilibre.

Parler d'arrêt de grossesse plutôt que de "fausse couche" n'est pas qu'une question de sémantique. C'est rendre légitime cette épreuve que traversent tant de femmes, car crois-moi, rien n'est "faux" dans cette situation. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : une grossesse sur quatre se termine par un arrêt, et cette réalité touche environ 15 à 25% des grossesses cliniquement reconnues. Mais le nombre réel est probablement bien plus élevé, car de nombreux arrêts surviennent avant même qu'une femme ne sache qu'elle est enceinte.

Si tu vis actuellement un arrêt de grossesse ou que tu en as vécu un, tu n'es pas seule. Et surtout, ce n'est pas de ta faute. Ni le café que tu as bu, ni le stress au travail, ni les cartons que tu as portés, ni même cette dispute avec ton conjoint ne sont responsables. Ton corps a détecté quelque chose que tu ne pouvais pas voir, et il a agi pour te protéger.

Dans cet article, je te propose de comprendre vraiment ce qui se passe dans ton corps lors d'un arrêt de grossesse. Non pas pour trouver un coupable, mais pour retrouver confiance et sérénité face à un prochain projet de grossesse. Car comprendre, c'est déjà commencer à se réparer.


Comprendre l'arrêt de grossesse : de quoi parle-t-on vraiment ?

Avant d'explorer les causes, posons d'abord les bases. Savoir exactement de quoi on parle permet de mieux comprendre ce que ton corps a traversé et ce qu'il traverse peut-être encore.

Les différents types d'arrêts de grossesse

La médecine aime catégoriser, et même si ces classifications peuvent sembler froides, elles nous aident à mettre des mots sur ce qui nous arrive. Mais rappelle-toi : ces catégories ne diminuent en rien l'intensité de ce que tu vis à l'intérieur.

L'arrêt précoce ou arrêt biochimique survient très tôt après l'implantation, généralement avant 6 semaines d'aménorrhée (soit 2 à 4 semaines après l'ovulation). Tu lis souvent qu'il "passe inaperçu", mais pour la femme qui le vit, l'impact est bien réel. Le test est positif, puis quelques jours plus tard, les règles arrivent. Ton corps a senti quelque chose, même si c'était bref.

L'arrêt de grossesse du premier trimestre concerne les trois premiers mois. C'est pendant cette période que surviennent environ 80% des arrêts de grossesse précoces. Le risque diminue considérablement après 12 semaines de gestation, ce qui explique pourquoi on préfère souvent attendre ce cap avant d'annoncer une grossesse.

La grossesse non évolutive se traduit par un arrêt du développement de l'embryon. Lors de l'échographie, le cœur du bébé ne bat plus, mais ton corps n'a pas encore expulsé naturellement les tissus. C'est particulièrement difficile à vivre car tu peux encore ressentir des symptômes de grossesse.

L'œuf clair se manifeste par une absence de développement de l'embryon, même si tous les signes d'une grossesse sont présents : test positif, hormones détectées, symptômes physiques. Le sac gestationnel est là, mais vide.

Pour aller plus loin : J'ai créé un guide complet qui détaille ces différentes situations, ce qui se passe réellement dans ton corps à chaque étape, et comment t'accompagner pendant et après. Tu peux le télécharger ici : Guide : Vivre un arrêt de grossesse

Guide sur les arrêts de grossesse – comprendre les causes et accompagner le corps après une fausse couche naturellement

L'impact d'un arrêt sur le cycle qui suit

Parlons maintenant de ce qui se passe après l'arrêt de grossesse, parce que c'est quelque chose dont on parle trop peu et qui peut te laisser perplexe face aux changements de ton corps.

Quand l'embryon s'installe, même pour une très courte durée, il déclenche une cascade hormonale dans ton corps. Il incite notamment à produire massivement de la progestérone, cette hormone essentielle qui serait produite en continu pendant neuf mois si la grossesse se poursuivait.

Même sur quelques jours seulement, cette montée soudaine de progestérone bouleverse l'équilibre délicat entre œstrogènes et progestérone. C'est ce déséquilibre temporaire qui explique pourquoi, une fois l'arrêt survenu, tu peux observer :

  • Des règles différentes de d'habitude : plus faibles ou au contraire beaucoup plus abondantes

  • Un aspect inhabituel du sang : plus noir, épais, presque sirupeux parfois

  • Des caillots et des morceaux que tu n'as pas l'habitude de voir

  • Un cycle suivant anarchique : températures en dents de scie, ovulation qui tarde, durée irrégulière

  • Une chute d'énergie et de moral que tu n'arrives pas à expliquer rationnellement

Ce n'est pas dans ta tête. Ton corps ne vivra pas deux fois la même chose. Il y a vraiment un avant et un après dans le cycle. Plus la grossesse a duré, même si ce n'est que quelques semaines, plus cet impact hormonal peut être conséquent et mettre du temps à se rééquilibrer.

Je te dis cela pour que tu comprennes que ce que tu observes dans ta culotte, sur ta courbe de température ou dans ton humeur, ce sont des manifestations normales de ce chamboulement hormonal. Ce n'est pas un nouveau problème qui s'ajoute, c'est simplement ton corps qui cherche à retrouver son équilibre.


Les causes fonctionnelles : décoder ce qui se passe à l'intérieur de toi

Maintenant que tu comprends mieux ce qu'est un arrêt de grossesse et son impact, entrons dans le cœur du sujet : pourquoi cela arrive-t-il ?

C'est là que réside toute la complexité, mais aussi tout l'espoir. Comprendre les causes fonctionnelles, c'est identifier des déséquilibres sur lesquels il est possible d'agir. Ce ne sont pas des fatalités inscrites dans le marbre, mais plutôt des dysfonctionnements réversibles.

1. La qualité ovulatoire et la progestérone : le duo fondamental

Commençons par le commencement : l'ovulation. C'est le point de départ de tout. Une belle ovulation permet une bonne production de progestérone. Et la progestérone, c'est l'hormone qui rend ton endomètre douillet, accueillant et chaleureux pour faciliter l'implantation de l'embryon.

Imagine ton endomètre comme un nid. Sans progestérone en quantité suffisante, ce nid reste froid, peu épais, peu vascularisé. L'embryon a beau être parfait, s'il n'a pas un endroit confortable où s'installer et se nourrir, il ne pourra pas tenir.

Les recherches récentes confirment ce lien crucial. Une étude publiée dans le Journal of Lipid Research a démontré que la production de progestérone dans les cellules du placenta en formation est vitale pour une grossesse saine. Les chercheurs ont constaté que les niveaux d'enzyme qui convertit le cholestérol en progestérone étaient plus faibles chez les femmes ayant vécu des arrêts de grossesse à répétition.

Dans son livre de référence "Équilibre hormonal et progestérone naturelle", le Dr John R. Lee explique que la progestérone bioidentique (identique à celle produite naturellement par notre corps) est bien plus efficace et sûre que les progestatifs de synthèse. Contrairement aux progestatifs qui peuvent avoir des effets secondaires, la progestérone bioidentique soutient la grossesse de manière physiologique, sans perturber l'équilibre hormonal global.

Une étude américaine de l'université de Yale a révélé des résultats impressionnants : les femmes ayant reçu de la progestérone ont vu leurs chances d'avoir un enfant passer de 6% à 69%. Les chercheurs expliquent : "L'endomètre nourrit le bébé jusqu'à 8 semaines. En l'absence de progestérone en quantité suffisante, cette nutrition ne peut pas se mettre en place. Chez les femmes victimes d'arrêts de grossesse récurrents, nous supposons que leurs embryons meurent littéralement de faim."

Mais voici le point crucial : une ovulation de mauvaise qualité ne produira pas suffisamment de progestérone, même avec le meilleur spermatozoïde du monde. Tout commence par la qualité de ton follicule, par l'équilibre de tes œstrogènes en première partie de cycle. Si cette base n'est pas solide, la progestérone ne pourra pas être produite en quantité optimale.

2. Le déséquilibre œstrogène-progestérone : la balance hormonale

Si on parle beaucoup de la progestérone, les œstrogènes jouent un rôle tout aussi important dans cette histoire. Ils sont les hormones de la première partie du cycle, celles qui permettent de faire mûrir un beau follicule.

Les œstrogènes, c'est ton énergie, ta libido, ta glaire cervicale fertile, ton moral. Ils préparent le terrain pour une belle ovulation. Mais si ton taux d'œstrogènes est trop bas, la qualité du follicule sera compromise, et par effet domino, la production de progestérone aussi.

Une étude de 2024 publiée dans Frontiers in Reproductive Health a révélé que 45% des femmes ayant un taux d'œstrogène sérique inférieur à la normale et non traitées ont fait un arrêt de grossesse, contre 17,5% des femmes ayant reçu un soutien adapté.

Associée à une supplémentation en progestérone, le soutien des niveaux d'œstrogènes offre les meilleures chances de maintien de la grossesse, avec un taux de réussite de 92,9% selon une étude de 2022 parue dans BMC Childbirth & Pregnancy.

Ce que je veux que tu retiennes, c'est que ce n'est pas qu'une question de progestérone. C'est une danse hormonale complexe où chaque hormone doit être au bon niveau, au bon moment.

3. La thyroïde : ce petit chef d'orchestre discret mais puissant

Changeons maintenant de focale pour parler d'une glande qu'on oublie trop souvent : la thyroïde. Pourtant, son rôle est absolument central dans la fertilité et le maintien d'une grossesse.

Ta thyroïde, c'est un peu le chef d'orchestre de ton métabolisme. Elle régule ta température corporelle, ton énergie, ton poids, mais aussi ton cycle menstruel et ta capacité à mener une grossesse à terme.

L'hypothyroïdie (quand ta thyroïde fonctionne au ralenti) est une cause avérée d'arrêt de grossesse. Le problème, c'est qu'elle passe souvent inaperçue, surtout dans sa forme subclinique où les analyses semblent "dans la norme" mais où ton corps souffre quand même.

Les chiffres sont parlants :

  • 2-3% des femmes enceintes ont une hypothyroïdie diagnostiquée

  • 5-10% des femmes enceintes ont une hypothyroïdie subclinique

  • 15% des femmes en âge de procréer ont des anticorps thyroïdiens, même avec une TSH et T4 normales

  • Les anticorps thyroïdiens sont présents chez 17-33% des femmes ayant vécu des arrêts de grossesse à répétition

Mais qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? Les anticorps thyroïdiens signalent que ton système immunitaire attaque ta propre thyroïde. C'est ce qu'on appelle la thyroïdite de Hashimoto, la maladie auto-immune la plus fréquente chez les femmes.

Une étude de 2023 publiée dans Hormones a révélé que l'hypothyroïdie manifeste associée à des anticorps thyroïdiens positifs quadruple le risque d'arrêt de grossesse avant 20 semaines.

Pourquoi ? Parce que cette inflammation auto-immune crée un terrain inflammatoire chronique qui perturbe l'équilibre délicat nécessaire à l'implantation et au développement de l'embryon. C'est comme essayer de faire pousser une plante dans un sol pollué.

La bonne nouvelle ? Une fois identifiée, l'hypothyroïdie se traite très bien. Les déficits en nutriments comme l'iode, le zinc, le sélénium ou la vitamine D peuvent être corrigés. Le sélénium notamment, a montré une capacité à réduire significativement les anticorps anti-thyroïdiens.

4. L'inflammation et l'immunité : quand le corps se protège trop

Passons maintenant à un sujet plus subtil mais fondamental : l'équilibre entre inflammation et immunité. C'est une pièce du puzzle que beaucoup de médecins ne regardent pas, et pourtant elle est cruciale.

Laisse-moi t'expliquer ce qui se passe normalement. Après l'ovulation, dans un cycle parfait, ton corps fait quelque chose de fascinant : il abaisse délibérément ses barrières immunitaires. Pourquoi ? Pour accepter l'embryon qui, à ce stade, est encore considéré comme un "corps étranger" puisqu'il contient 50% de matériel génétique de ton partenaire.

C'est un acte de confiance incroyable de ton corps : baisser sa garde pour accueillir cette nouvelle vie.

Mais que se passe-t-il si ton immunité est chroniquement trop élevée ? Même si elle s'abaisse légèrement, ce ne sera jamais assez pour accepter complètement l'embryon. Ton système immunitaire finira par le considérer comme une menace et le rejettera.

Qu'est-ce qui peut maintenir ton immunité trop haute ?

  • Des troubles digestifs : candidose, dysbiose intestinale, intestin perméable

  • L'endométriose : maladie inflammatoire chronique

  • Une infection chronique : même silencieuse

  • Le stress oxydatif : surcharge de radicaux libres

  • Une inflammation de bas grade : celle qu'on ne sent pas mais qui est bien là

L'inflammation, c'est le signal d'alarme que ton corps utilise pour augmenter ou abaisser l'immunité. S'il y a de l'inflammation, ton corps augmente naturellement ton immunité pour te protéger. Il passe en mode défense. Et en mode défense, difficile d'accueillir sereinement un embryon.

Par exemple, de mon côté, j'ai découvert que je souffrais d'endométriose. Cette maladie crée une inflammation chronique dans mon corps. Même si j'ai régulé ma candidose digestive, l'endométriose reste une maladie qu'on ne peut pas soigner aujourd'hui et qui maintient un niveau d'inflammation élevé.

La clé ici, c'est de réguler cette inflammation. On ne peut pas toujours éliminer la cause (comme l'endométriose), mais on peut diminuer considérablement l'inflammation pour donner à ton corps les meilleures chances d'accueillir une grossesse.

5. Les déficits nutritionnels : quand il manque les briques de base

Ton corps est une machine incroyablement intelligente. Quand il manque certains nutriments essentiels, il fait un calcul : a-t-il suffisamment de réserves pour mener une grossesse à terme tout en te gardant toi en bonne santé ?

Si la réponse est non, il peut décider de ne pas poursuivre la grossesse. Ce n'est pas un défaut, c'est un mécanisme de protection. Mais évidemment, ce n'est pas ce qu'on veut entendre.

La vitamine D est probablement le nutriment le plus sous-estimé en fertilité. Elle joue un rôle crucial dans l'immunité, l'implantation et le maintien de la grossesse. Une carence en vitamine D a été directement liée aux arrêts de grossesse, notamment dans le contexte de l'auto-immunité thyroïdienne.

La vitamine B9 (folate) est celle dont tu as probablement le plus entendu parler. Mais attention : toutes les formes de B9 ne se valent pas. L'acide folique synthétique qu'on trouve dans la plupart des compléments n'est pas la forme la plus assimilable par ton corps.

Privilégie plutôt la forme méthylée (méthylfolate), surtout si tu es porteuse d'une mutation du gène MTHFR. Ce gène, qu'on peut détecter lors du cariotype (examen proposé après trois arrêts), est souvent muté. Quand c'est le cas, il crée une difficulté à transformer l'acide folique classique, menant à une carence chronique en B9. Seule la forme méthylée peut contourner ce problème.

Cette B9 ne sert pas qu'à la bonne formation du tube neural du bébé. Elle intervient aussi dans l'équilibre de ton foie et la production de neurotransmetteurs comme la dopamine et l'adrénaline, importants pour ton bien-être et ton équilibre émotionnel.

L'iode et le zinc sont essentiels pour ta thyroïde et la qualité de ton ovulation. Mais leur supplémentation doit être personnalisée. Trop d'iode peut être aussi problématique que pas assez, surtout si tu as une thyroïdite de Hashimoto.

Mon conseil ? Fais doser tes niveaux avant de te supplémenter à l'aveugle. Un accompagnement personnalisé te permettra d'adapter précisément les doses dont tu as besoin.


Les causes médicales et génétiques : quand la nature fait un bug

Après avoir exploré les causes fonctionnelles sur lesquelles tu peux agir, parlons maintenant des causes médicales, celles qui échappent à ton contrôle. Ce n'est pas pour te faire peur, mais pour que tu comprennes que parfois, vraiment, ce n'est pas de ta faute.

Illustration d’un ADN représentant les causes génétiques possibles d’un arrêt de grossesse précoce

Les anomalies chromosomiques : l'erreur de copie

Dans une grande majorité de cas, il s'agit d'un arrêt de développement de l'embryon qui présente une anomalie chromosomique et qui ne serait dans tous les cas pas viable. Les recherches estiment qu'environ 50% des arrêts de grossesse du premier trimestre sont dus à des anomalies chromosomiques.

Qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? Au moment de la fécondation, quand le matériel génétique de l'ovule et du spermatozoïde se combinent, il se produit une danse extrêmement complexe de division cellulaire. Parfois, une erreur se glisse dans cette chorégraphie : un chromosome en trop, un chromosome manquant, un morceau mal copié.

C'est un peu comme une faute de frappe dans un code informatique. Parfois, ça passe inaperçu. Mais souvent, c'est incompatible avec le développement d'un être vivant.

Ton corps a détecté que cet embryon ne pourrait pas se développer correctement. Il a choisi de te protéger plutôt que de te laisser poursuivre une grossesse vouée à l'échec, potentiellement plus tard dans la grossesse, avec des conséquences plus lourdes pour toi.

C'est dur à entendre. Vraiment dur. Mais c'est la réalité de la biologie : la vie est complexe, et la marge d'erreur existe. Ce n'est pas parce que tu as fait quelque chose de mal. C'est juste un accident du vivant.

Les causes inexpliquées : quand la médecine dit "on ne sait pas"

Même après toutes les investigations possibles – cariotype, bilans hormonaux complets, examens gynécologiques poussés – pour 30 à 40% des couples, les causes restent médicalement inconnues.

Cette étiquette d'"infertilité inexpliquée" peut être incroyablement frustrante. Tu veux des réponses, tu veux comprendre, et on te dit "on ne sait pas". Ça laisse un vide immense.

Mais inexpliquée ne signifie pas qu'il n'y a rien à faire. Ça signifie simplement que les examens médicaux standards n'ont pas détecté d'anomalie flagrante.

Comme je le raconte dans l'épisode 3 de mon podcast où je partage mon vécu de mes 5 arrêts de grossesse, on m'avait posé ce diagnostic d'infertilité inexpliquée. Tous mes bilans revenaient "normaux". Pourtant, en creusant avec une approche fonctionnelle, j'ai découvert que je souffrais de candidose digestive, d'hypothyroïdie subclinique, de fatigue surrénalienne et d'endométriose (qu’on avait pas détécté à l’époque).

Mon infertilité n'était pas si inexpliquée que ça. Elle était juste invisible aux yeux des examens standards. Écoute l'épisode complet ici : "Fausse couche, vraie douleur - Comprendre ce qu'il se passe"

C'est pour cela que l'approche fonctionnelle peut faire toute la différence. Elle regarde au-delà des "normes" de laboratoire. Elle cherche les déséquilibres subtils, l'inflammation de bas grade, les carences nutritionnelles, les dysfonctionnements qui ne se voient pas sur une prise de sang classique.


Le rôle du partenaire : la moitié oubliée de l'équation

On parle beaucoup de ce qui se passe dans le corps de la femme, mais rappelons une évidence : ton partenaire apporte 50% du matériel génétique. La qualité de ses spermatozoïdes a un impact direct sur l'implantation et la bonne accroche de l'embryon.

Pourtant, c'est un aspect qu'on néglige trop souvent. On met toute la pression sur les femmes, comme si elles étaient les seules responsables. Mais les spermatozoïdes ont leur mot à dire dans cette histoire.

Ce qui peut affecter la qualité spermatique

Le stress oxydatif est l'ennemi numéro un des spermatozoïdes. Il est causé par un mauvais sommeil, le stress chronique, l'exposition aux toxiques (pesticides, perturbateurs endocriniens, tabac, alcool), la sédentarité ou au contraire le surentraînement sportif.

Les carences nutritionnelles jouent aussi un rôle majeur. Le zinc notamment est crucial pour la qualité et la mobilité des spermatozoïdes. Mais comme pour toi, pas de supplémentation à l'aveugle – il vaut mieux faire doser pour adapter les quantités.

Un déséquilibre hormonal chez l'homme peut aussi impacter la fertilité. Un manque de testostérone affecte directement la production et la qualité des spermatozoïdes.

La circulation sanguine ne doit pas être négligée non plus. Une mauvaise circulation dans la zone testiculaire peut causer des varicocèles (varices des veines du testicule), qui augmentent la température locale et dégradent la qualité spermatique.

Les plantes alliées pour monsieur

Le cassis et l'ashwagandha sont deux plantes particulièrement intéressantes pour améliorer la qualité et la mobilité des spermatozoïdes. L'ashwagandha est particulièrement efficace en cas de troubles du sommeil, tandis que le cassis brille en cas de stress.

Le tribulus est une plante intéressante si on suspecte un manque de testostérone. Tu l'as peut-être vue passer dans les compléments spécial homme.

Le zinc est essentiel, mais encore une fois : dosage d'abord, supplémentation ensuite.

Pour aller plus loin sur ce sujet : J'ai enregistré un épisode de podcast complet sur tous les bilans intéressants à faire en fertilité masculine. Tu y trouveras toutes les clés pour aider ton partenaire à optimiser sa fertilité. Écoute l'épisode sur la fertilité masculine


Ce qui ne cause PAS un arrêt de grossesse : lever la culpabilité

Parce qu'il est grand temps de lever cette culpabilité qui te ronge, voici ce qui ne provoque PAS d'arrêt de grossesse :

Le café que tu as bu (sauf consommation vraiment excessive, genre 6-7 tasses par jour, tous les jours)

Les cartons que tu as portés ou ce déménagement que tu as fait

La séance de sport que tu as faite (sauf sport extrême ou chocs violents)

La dispute avec ton conjoint ou ce moment de stress au travail

Ta fatigue ou ces nuits courtes

Ce verre de vin que tu as bu avant de savoir que tu étais enceinte

Cette question de l'infirmière sur les charges lourdes (qui plante souvent la graine du doute)

Les recherches de la Mayo Clinic et du CHUV le confirment sans ambiguïté : aucune activité ou comportement normal que tu aurais pu adopter ne peut être la cause de l'arrêt de grossesse.

Exceptionnellement, certaines causes externes bien spécifiques comme la consommation importante de substances toxiques, de drogues, d'alcool en grande quantité peuvent contribuer. Mais ce ne sont pas les activités du quotidien.

L'arrêt de grossesse arrive malgré toi, pas à cause de toi.

Ton corps a détecté quelque chose d'invisible à tes yeux : un embryon fragile, une inflammation silencieuse, un déséquilibre hormonal, une anomalie chromosomique. Et il a fait son travail : te protéger.


Conclusion : Reprendre le pouvoir par la compréhension

Comprendre ce qui se passe dans ton corps change tout. Ça change ton rapport à lui. Ça apaise la culpabilité. Ça transforme la colère en compassion. Ça redonne du pouvoir là où tu te sentais impuissante.

C'est exactement ce que je veux t'offrir avec cet article : la compréhension.

Ton corps n'est pas ton ennemi. Il n'est pas contre toi. Il n'a pas "échoué". Il est plutôt un gardien, un protecteur qui cherche à tout prix à prendre soin de toi. Et toi aussi, tu devrais chercher à en prendre soin, avec douceur et bienveillance.

Oui, c'est dur d'entendre qu'on ne peut pas toujours empêcher un arrêt de grossesse. Qu'il y a des zones grises, des mystères que même la médecine la plus pointue n'explique pas encore. Que parfois, malgré tous nos efforts, la vie en décide autrement.

Mais voici ce que tu peux faire : enlever un à un les "drapeaux rouges", ces déséquilibres fonctionnels qui compromettent tes chances. Soutenir ton ovulation. Équilibrer tes hormones. Nourrir ta thyroïde. Apaiser l'inflammation. Corriger les carences. Prendre soin de ton émotionnel.

Chaque petit pas compte. Chaque déséquilibre corrigé augmente tes chances. Chaque jour où tu prends soin de toi est un pas vers une grossesse sereine.

Tu es unique. Ton cycle est unique. Ce qui marche pour une femme ne marchera pas forcément pour toi. C'est pourquoi un accompagnement personnalisé en naturopathie fonctionnelle, couplé à ton suivi médical, peut faire toute la différence. Parce qu'on regarde TON corps, TES déséquilibres, TES besoins.

Si actuellement tu vis un arrêt, sache que tu n'es pas seule et que nous toutes qui avons vécu cette épreuve pensons très fort à toi. Nous te comprenons. Ta douleur est légitime. Ton deuil est légitime. Tes émotions sont légitimes.

Si tu as vécu un arrêt et que tu cherches à comprendre pour mieux repartir, j'espère que cet article t'aura apporté des clés de compréhension et surtout, de l'espoir. Parce que oui, il y a de l'espoir. Toujours.


Un guide complet pour comprendre les arrêts de grossesse et accompagner son corps après une fausse couche.

Faire face, comprendre et se réparer après un arrêt de grossessse

Un guide complet pour comprendre les arrêts de grossesse et accompagner son corps après une fausse couche.


Aller plus loin : mes ressources pour t'accompagner

📖 Télécharge le guide complet : Vivre un arrêt de grossesse - Guide pratique pour comprendre et s'accompagner

Tu y trouveras :

  • Les détails de chaque type d'arrêt et ce qui se passe exactement dans ton corps

  • Les solutions médicales et naturelles expliquées (curetage, aspiration, méthode naturelle...)

  • Comment soutenir ton corps pendant et après

  • Comment préparer le retour du cycle

  • Des protocoles de plantes et compléments adaptés

  • Une partie entière sur la reconstruction émotionnelle

  • Des conseils pour l'entourage aussi

🎙️ Écoute le podcast Confidence Fertile :

🌿 Besoin d'un accompagnement personnalisé ?

En tant que naturopathe fonctionnelle spécialisée en fertilité, j'accompagne les femmes dans la compréhension profonde de leur cycle et la préparation à une grossesse sereine.

Ensemble, on regarde :

  • Tes bilans et analyses pour détecter les déséquilibres invisibles

  • Ton cycle dans les moindres détails (températures, glaire, symptômes)

  • Tes antécédents, ton histoire, ton terrain

  • Tes besoins nutritionnels spécifiques

  • Les plantes et compléments adaptés à TOI

  • Le soutien émotionnel dont tu as besoin

Parce que chaque femme est unique et mérite un accompagnement qui lui ressemble.


Cet article est basé sur mon expérience personnelle de 5 arrêts de grossesse, ma formation en naturopathie fonctionnelle, l'accompagnement de nombreuses femmes en parcours de fertilité, et les recherches scientifiques les plus récentes. Il ne remplace pas un avis médical. Consulte toujours un professionnel de santé pour un diagnostic et un traitement adapté à ta situation.


Sources scientifiques citées :
  1. Quenby et al. (2021). "Miscarriage matters: the epidemiological, physical, psychological, and economic costs of early pregnancy loss." The Lancet, 397(10285):1658-1667
  2. Lee, John R. "Équilibre hormonal et progestérone naturelle" - Référence sur la progestérone bioidentique vs progestatifs de synthèse
  3. Université de Yale (2013). "Progesterone supplementation and miscarriage prevention" - Étude sur l'amélioration des taux de grossesse menée à terme
  4. Journal of Lipid Research (2013). "Progesterone production in migrating placental cells and recurrent pregnancy loss"
  5. Boyle et al. (2024). "Restoration of serum estradiol and reduction of miscarriage incidence." Frontiers in Reproductive Health
  6. BMC Childbirth & Pregnancy (2022). "Combined estrogen and progesterone supplementation in early pregnancy"
  7. Liu et al. (2014). "Maternal Subclinical Hypothyroidism, Thyroid Autoimmunity, and the Risk of Miscarriage: A Prospective Cohort Study." PMC
  8. Metwally et al. (2023). "Influence of thyroid autoimmunity at various clinical stages of hypothyroidism on the risk of miscarriage." Hormones
  9. Li et al. (2020). "The exploration of Hashimoto's Thyroiditis related miscarriage for better treatment modalities." PMC
  10. American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG). Clinical guidelines on pregnancy loss
  11. Mayo Clinic (2024). "Why do miscarriages happen?"
  12. CHUV (2024). "Perte de grossesse au premier trimestre"
Suivant
Suivant

Stress et fertilité : comment le stress chronique perturbe ton cycle et ton ovulation